Salle Aragon – le mardi 23 novembre à 19h30 – entrée gratuite – soumis au Pass Sanitaire
Sur les sentiers parcourus par les Indiens s’étaient greffées les pistes qui permirent la première conquête de l’Ouest. Sur ces pistes tracées par trappeurs et pionniers se construisit la Route 66 qui rendit possible l’expansion vers l’Ouest.
C’est la route des années 30 racontée par Steinbeck dans « Les raisins de la colère », les paysans d’Arkansas et d’Oklahoma, dépossédés de leur terre par les vents de poussière. Ne subsistent que les ruines de leurs fermes, les carcasses de leurs carrioles et la voix de Woody Guthrie pour chanter ceux restés sur le bord du chemin.
C’est la Route des années 50 à 70, celle des espoirs fous d’un Rêve Américain qui canalisa les forces d’un peuple vers l’eldorado californien, route vers le soleil, la plage ou le Grand Canyon pour les vacanciers en Buick Family Size.
A Chicago, elle naît entre des buildings de verre et d’acier. Dans le Missouri, elle chaloupe à travers des plaines taillées comme un océan. Au Nouveau Mexique, elle est comme une cicatrice sur la peau du désert. En Arizona, elle se dilue dans un horizon d’ocre entre une forêt pétrifiée et des cathédrales rocheuses embrasées d’un dernier feu.
Au long du parcours, des artistes ont peint les murs pour raconter son histoire, sculpté le bronze, imaginé des créations délirantes dans les déserts de Californie. Des trésors d’architecture jalonnent le parcours, styles victorien, pueblo ou art-déco. Des villes fantômes refusent de mourir, s’accrochent à leurs motels, leur station-service, leurs derniers néons. Les ultimes résidents nous racontent la ville de leurs vingt ans, quand la Cadillac rouillée avait ses chromes rutilants et eux moins de cheveux blancs !